L'intelligentsia du rap, celle qui domine sa critique tout comme son industrie, aura donc décidé que Kendrick Lamar Duckworth serait l'artiste central des années 2010. Avec le Californien et ses compères de Black Hippy, a été offert à un public vieillissant ou nostalgique tout ce qu'il désirait : un ancrage fort dans le hip-hop des années 90, tant par l'origine, Compton, que par les sons, modernes mais référencés, ou par le contour très lyrical du style. Il a répondu à leurs envies de respectabilité, par ses partis-pris artistiques et son ouverture à d'autres genres musicaux, comme par l'arrière-plan social où s'insèrent ses paroles. Bref, Kendrick Lamar avait tout pour devenir le rappeur surcoté de la décennie, celui même, avec Chance the Rapper, que le président Obama allait désigner comme son préféré.