Après deux EPs très prisés dans l'underground, Music for tu Madre (1998) et A Bottle of Whup Ass (2000), le cynique J-Zone avait enfin signé un véritable album en 2001. Sur ce troisième disque, le rappeur et producteur new-yorkais effectuait la synthèse des deux précédents. Il recyclait quelques vieux titres et cultivait une fois encore son personnage de dilettante antipathique et libidineux, secondé comme à son habitude par ses comparses, les rappeurs Huggy Bear et Al-Shid. Chaque titre, tout comme ces interludes disséminés tout au long de l'album, à la manière de Prince Paul, était prétexte à une saynète humoristique qui illustrait l'amoralité, le je-m'en-foutisme et les vices du personnage irascible et malaimable interprété par J-Zone. Dès la fausse interview de "Q&A", le rappeur signalait que le sexe l'intéressait davantage que sa carrière de rappeur, ce qu'il s'employait ensuite à démontrer, dans un mélange truculent de misogynie et d'autodérision.