Il y a deux façons de mal vieillir pour des rappeurs. Quand tu es vrai, quand tu es dur, quand tu es gangsta et que tu viens du ghetto, tu tends à être sensible aux sirènes de l’argent, de la compromission, du tape-à-l’œil et du populisme. Mais quand tu es un rappeur middle-class et lettré, politiquement conscient et plein d'ambitions artistiques, tu cherches à t’inscrire dans la noble tradition des musiques noires, tu invites Gil Scott-Heron pour bien montrer que le hip-hop ne sort pas de n’importe quoi, ou bien tu convies une figure consensuelle comme Ben Harper, et tu finis par proposer de l'adult rap aussi creux qu’inutilement chiadé.