Depuis 1997 : critiques, dossiers, sélections et autres papiers, dédiés au rap (et parfois à d'autres musiques)

KING HENDRICK$ - Super Villain Origin Story

Albums rap

KING HENDRICK$ - Super Villain Origin Story

King Hendrick$, c'est l'exemple même du rappeur régional. Peu de gens le connaissent au-delà, et pourtant, cela fait dix ans que ce Louisianais d'origine établi à Houston est actif dans la ville texane. On l'a vu fricoter avec quelques figures locales, Sauce Walka par exemple. Là-bas, dans l'un des centres les plus prestigieux et les mieux établis du rap, il s'est bâti un public, comme le montrent les centaines de millier d'écoutes qu'il collectionne sur les plateformes de streaming.

KING HENDRICK$ - Super Villain Origin Story

Toutefois, sur Super Villain Origin Story, sa deuxième grosse sortie de l'année après l'album Mega Star et quelques singles notables ("Leaving The Lot", "World Domination"), c'est un tout autre endroit qui semble inspirer le rappeur texan. Preuve que le son du Michigan s'est désormais échappé de son berceau (tout comme celui de Houston en d'autres temps), on l'entend sur cet album poursuivre son évolution stylistique. C'est d'ailleurs avec des gros poissons de Detroit qu'on croise King Hendrick$. Après l'avoir reçu sur un album l'an dernier, Babyface Ray lui rend la pareille, et Peezy est là aussi, ainsi que Top$ide à la production.

Sur Super Villain Origin Story, avec ce flow trainard, avec ces textes centrés sur le deal de drogue et cette formule musicale presque trop homogène, nous sommes loin des sonorités lentes et rondes du Texas et des country rap tunes. King Hendrick$ a beau mentionner parfois cette lean emblématique des lieux, elle vient plutôt du nord, cette musique tantôt tendue, tantôt faussement tranquille, traversée de lignes de synthés froides et, par instants, de pianos raides, de décharges électriques et de cloches sinistres : c'est du Detroit de l'après Veeze.

C'est sans tube, mais c'est sans grand déchet non plus, à part peut-être le moment vulnérable "Let's Drank" et le duo décevant avec Peezy, "Bigger Than Yo Block", tous deux méchamment mollassons (alors que celui tout aussi contemplatif avec Babyface Ray "Saluted From Jay", se montre plutôt réussi). Au moment même où on se détourne du Michigan et de ce son qui nous a captivé pendant dix ans, un homme venu d'un tout autre endroit nous y ramènerait presque.

Acheter cet album

Ajouter un commentaire

Les champs suivis d'un * sont obligatoires

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant une syntaxe wiki simplifiée.

Ajouter un rétrolien

URL de rétrolien : https://www.fakeforreal.net/index.php/trackback/3488

Haut de page