WB Nutty, oui, comme dans Los & Nutty. Nous parlons bel et bien de la moitié du duo rap de Detroit, celui auquel nous devons un volet de la série PANAGNL4E chaque année depuis 2019. Il arrive à Nutty, en effet, de s'évader en solo. C'est même ainsi qu'il a débuté sa carrière. Bien avant que son petit frère (de sang, ou bien de cœur, on ne sait pas, les sources divergent sur ce point) ne le rejoigne, avant même qu'il ne rappe, il a commencé comme producteur.
C'est en cette qualité que Nutty a contribué à monter le Whitehouse Studio, ce haut-lieu de la scène locale où ont œuvré Veeze, Babyface Ray, Peezy, GT et plus globalement l'ensemble du collectif la Team Eastside, auquel le magazine Passion Of The Weiss a consacré un long papier l'an passé. Ce passif de musicien est visible dans la musique du duo, comme sur Narcotics Anonymous, une courte sortie solo.
Sur des titres expéditifs (deux minutes à tout casser), Nutty emploie avec maîtrise des ingrédients habituels au rap de Detroit : sons électroniques oppressants ("Dope Sick"), cloches ("Big Dawg"), steel drums et cadences électriques ("Paper Chase") pour marquer la cadence, pianos trépidants ("Deep End", "Narcotics Anonymous", le tube "Fuck Around" avec Samuel Shabazz et Drego) et moments plus cinématiques, comme avec "Middle Man" et le titre central de ce projet, "Get The Most", un posse cut avec Los, Rhalo et Ponae. Et à tout cela s'ajoutent quelques réminiscences du rap de Louisiane, avec la présence de rythmes bondissants cousins du style bounce, ainsi que de "uuhh" à la Master P.
Quant au thème, il est encore plus attendu. Comme cela a toujours été le cas avec Nutty, il n'est question que de deal et de trafic de drogue. Rien d'étonnant, donc, dans le contexte du rap de Detroit. Mais ici, il ne s'agit vraiment que de cela : pas de violence, pas de montres de luxe, pas d'arnaques à la carte bancaire, mais d'histoires de "DopeMan", de détails sur la façon dont le rappeur écoule ses grammes et il chasse ses billets, le compte-rendu de ses activités lucratives supposées.
Rap game, dope game, it's all the same
Le rap, la dope, c'est la même chose
Voici ce qu'il rappelle sur "Fuck Around". Ces propos sont tout aussi génériques que l'album. Mais à Detroit, on le sait, le rap le moins surprenant est parfois le plus satisfaisant.
Fil des commentaires
Adresse de rétrolien : https://www.fakeforreal.net/index.php/trackback/3171