A la liste des rappeurs qui comptent, à Detroit, une liste qui, année après année, ne cesse de s'étendre, il faudra donc ajouter Nice. Celui-ci, toutefois, n'a rien d'un nouveau-venu. Aperçu récemment sur des titres de Danny Winnin et d'Allstar Jr, il appartient au collectif Team Eastside, dont le membre le plus éminent est Peezy. Et ses premiers projets, sortis sous le nom de D-Nice, remontent au milieu de la décennie précédente. En 2015 en effet, il a sorti la mixtape Underdog, et quelques mois plus tôt son premier album Must Be Nice, auquel contribuaient ses compères Peezy, Babyface Ray, Lou, Damedot et le désormais disparu Snoop, tous associés à la Team Eastside, ainsi que GT et Icewear Vezzo.
Sa sortie la plus récente est une suite à ce projet. Là encore, participent des sommités de cette scène. Outre Peezy et Babyface Ray une fois encore, on y croise entre autres Allstar Jr, 42 Dugg, ainsi que le voisin de Flint, Rio da Yung OG.
Le résultat, c'est donc du rap de Detroit au plus pur de sa forme, avec force pianos trépidants, synthétiseurs glaçants et rythmes soutenus, sur des morceaux idéalement courts excédant rarement les trois minutes, et traitant comme toujours d'argent, de drogue, de sexe, d'adversité et de déloyauté.
Nice n'a pas une voix marquée. Il n'a pas le style distinctif de rappeurs hauts en couleur à la Sada Baby. Ses invités, d'ailleurs, lui volent parfois la vedette, comme Babyface Ray sur le remarquable "Boxing", le morceau le plus palpitant avec son piano rapide parsemé de cloches, et comme le même encore, avec le possédé 42 Dugg, sur "Really That".
Il n'y a rien de vraiment original sur Must Be Nice 2, un projet parmi d'autres, générique, routinier, attendu, perdu dans un flot incessant de sorties, mais juste de quoi contenter notre addiction du moment, juste de quoi nous apporter notre dose mensuelle ou hebdomadaire de rap de Detroit, plus que jamais la meilleure école de rap qui soit, en 2020.
Fil des commentaires