Ça n'arrête pas, c'est un réservoir sans fin, c'est une source inépuisable. Chaque année, depuis un bon moment déjà, Detroit est la scène rap la plus exaltante du monde. Elle est la plus prolifique, elle est la plus riche. Et le plus fort dans tout ça, c'est qu'à chaque fois, ce sont de nouveaux noms qui sortent, c'est un autre artiste qui s'impose, inconnu hier.
Parmi la récente promotion, figure Danny Winnin. Celui-ci, à vrai dire, n'est pas tout à fait un nouveau-venu. Les plus avertis l'auront découvert ces deux dernières années grâce à The Chosen One et City Of Bosses, des projets plus que recommandables sortis sous le pseudonyme alternatif de Danny Always Win (ou encore Alwayswin). Mais le plus récent Going For The Win mérite tout autant notre attention.
La recette demeure la même, mais sur cet album le rappeur de Mack Avenue, à East Side Detroit, en déploie chaque variante. Il oscille entre les hymnes nerveux et énergiques qui ont remis sa ville au cœur du rap, des saillies agressives paranoïaques ("Going For The Neck"), d'inquiétantes bizarreries ("Too Turny") et les complaintes de gangster de saison ("Going For The Win", "Like Me"). Le tout avec le même propos, dans le même but : parler argent, être hostile, rendre compte de la dureté et des périls de la jungle urbaine.
La formule est générique, le discours est routinier. Mais en émergent les bijoux habituels, comme avec le piano implacable de "Big Bag On Me", avec Marco Skeezy, le posé mais menaçant "Blessings", ou bien "Cuttin Up", le duo déchainé avec le possédé Project Paccino qui clôt idéalement le projet.
La scène de Detroit n'a pas de limite, c'est un réservoir sans fin, c'est une source inépuisable. Et au vu de la liste d'invités sur Going For The Win, une longue liste dont Icewear Vezzo, Lil Beno, Snap Dogg et, à deux reprises, le Project Paccino déjà cité, sont à peu près les seuls déjà connus, ça n'est pas près de s'arrêter. Et cela nous satisfait grandement.
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