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YOUNG DOLPH & DJ SCREAM - Welcome to Dolph World

Albums rap

YOUNG DOLPH - Welcome to Dolph World

Toutes les mixtapes de Young Dolph se valent, plus ou moins. Elles ne sont pas forcément des chefs d'œuvre, mais toujours de grands motifs de réjouissance. Et des mixtapes, il en a sorti beaucoup, une vingtaine en sept ans, en privilégiant une démarche purement indépendante, qui consiste à en presser des versions CD à ses frais, à les vendre de la main à la main dans les rues de sa ville de Memphis, et de solder le reste au cours des nombreux concerts qu'il donne à travers les Etats-Unis. Alors, puisque Young Dolph produit ses mixtapes de manière industrielle, et qu'il s'agit toujours de la même chose, pourquoi ne pas parler en premier lieu de celle qui l'a révélé, de celle où il nous souhaitait la bienvenue dans son monde ?

YOUNG DOLPH & DJ SCREAM - Welcome to Dolph World

Paper Route Empire :: 2010 :: télécharger la mixtape

Welcome to Dolph World n'a pas été son premier projet. Une mixtape l'avait précédé un an plus tôt, Paper Route Campaign, après que des amis l'ont convaincu d'abandonner ses petits trafics de rue au profit du rap. Mais elle est celle qui allait en faire le nouveau King of Memphis, pour reprendre le titre de son premier album, sorti en 2016 seulement. Quelques noms familiers y apparaissaient : DJ Scream y jouait l'hôte, les rappeurs 8Ball et Tity Boi / 2 Chainz étaient présents, notamment sur le titre "Homeboyz", ainsi que deux producteurs majeurs de Memphis, le vétéran DJ Squeeky, principalement, et Drumma Boy, pour deux titres. Mais qu'on ne s'y trompe pas : la star ici, c'était bel et bien Young Dolph.

Avec cette sortie, le monde découvrait une voix trainarde et un ton faussement naïf, bientôt reconnaissables entre mille. Car c'est bien par sa présence que Young Dolph s'est distingué, plutôt que par ses thèmes génériques (la drogue, les filles, son compte en banque), ceux de la scène de Memphis et de sa cousine incestueuse d'Atlanta, déclinés sur la musique trépidante de circonstance, remplie de beats énergiques, celui de "Photoshoots & Interviews" par exemple, et de ritournelles entêtantes, comme avec "Dopeboys" et "No Panties". Ses ad-libs n'étaient pas encore tous établis, sa voix deviendrait plus grave avec le temps, mais on entendait déjà ce rappeur affamé, ce gamin de la rue né de parents toxicos, affirmer sa soif de réussite avec une grande gueule remplie d'humour. "Tout ce que j'ai obtenu, je le dois à moi seul" déclarait-il au début de "I'm Gone", le premier vrai titre de la mixtape, et cette phrase résumait tout Young Dolph.

Sur cette base, il se lançait dans des ego-trips rigolos, comme "Mirror Mirror Mirror", ou "I'm Blessed", un autre titre avec Tity Boi, dans un registre très comparable à celui de ce dernier. Ou bien il jouait au drogué impénitent sur le titre le plus remarqué de la mixtape, "I Need My Medicine", son premier tube. Et plus généralement, il nous invitait dans un univers fait de voitures rapides, de filles rapides, d'argent rapide, le sien, sur le titre éponyme du projet. Bienvenue, donc, dans le monde de Dolph. Ce monde, on aurait d'autres raisons d'y retourner, à l'occasion de ses multiples sorties. A nous aussi, il nous faudrait bientôt notre médecine, à doses régulières. Et son dealer aurait pour nom Adolph Thornton Jr.

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