Waka Flocka Flame est l'exemple même du rappeur qui a su concrétiser sur album toutes les promesses faites au préalable sur ses mixtapes. Sorti fin 2010, Flockaveli est comme espéré un sommet de rap brutal et viscéral. Il consolide le meilleur de la salve de sorties, pas moins de huit, que ce protégé de Gucci Mane (il est le fils de sa manager de l'époque) propose gratuitement depuis 2009. Considéré aujourd'hui comme un classique, cet album ne doit cependant pas faire oubler ces projets qui l'ont annoncé, notamment ceux des séries Salute Me Or Shoot Me et LeBron Flocka James.
La seconde est connue pour avoir révélé le single le plus significatif de Waka Flocka, le plus emblématique de sa collaboration gagnante avec le producteur Lex Luger : "Hard In Da Paint". Ouvert par d'inoubliables notes tout en pompe wagnérienne, fort d'une grande entrée en scène du rappeur, ce titre a de bout en bout la puissance d'un bazooka. L'intéressé y étale son art. Il traite du sujet au cœur du hip-hop depuis les origines, l'affirmation de soi, mais sans détour, sans décorum, sans figure de style superflue, de manière brute, crue, avare en mots, et transportée par une voix âpre.
Historique, ce titre subira ensuite de nombreux emprûnts, remixes, freestyles et reprises, et même une parodie, lesquels souligneront à chaque fois davantage son impact. Il est le moment central d'une mixtape, dont il reprend le thème basketball : "hard in da paint", en effet, est un terme issu de ce sport, qui désigne une volonté de marquer à tout prix.
Avec ce titre, Waka Flocka frappe les esprits, mais c'est toute la mixtape qui vaut le détour. Recelant un autre tube, "O Let's Do It", elle propose bien plus qu'un avant-goût de l'album. C'est déjà, sur près de 80 minutes, une déflagration. C'est une suite d'odes barbares, rythmées par des cris de fauve et des bruits de flingue, enchainées sans temps mort.
En plus des titres les plus connus, de nombreux autres comme "Wats Banging", "Gangsta Hop", "Go Duffy", "Hoodrich", "Fuck Da Police", "Southside Anthem", produits ou non par Lex Luger, donnent un aperçu des beats lourds, violents et exaltés du producteur, tandis que "Flexin" et une relecture personnelle de l'excellent "Wasted" empruntent leur style frénétique et sautillant aux autres rappeurs du 1017 Brick Squad, comme Gucci Mane et OJ Da Juiceman.
Ces derniers sont présents, bien sûr, ainsi que beaucoup d'autres tels que Papoose, Gorilla Zoe, La Chat, Cartel et le chanteur David Blayne. Plutôt que d'alourdir la mixtape, tous ces gens apportent un remède au registre limité du rap de Waka Flocka Flame, contribuant à faire de LeBron Flocka James bien davantage qu'un simple outil promotionnel.
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