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JUELZ SANTANA - Back Like Cooked Crack 2: More Crack

Mixtapes

JUELZ SANTANA - Back Like Cooked Crack 2: More Crack

Les Diplomats ont été parmi ceux qui se sont les mieux illustrés sur mixtapes, au début des années 2000. Ils ont aidé ce format à changer d'échelle, et à devenir encore plus visible et décisif dans l'univers du rap, qu'il ne l'était déjà. Et si quelqu'un, au sein du collectif, s'est particulièrement distingué sur de telles sorties, Juelz Santana est bien celui-ci.

JUELZ SANTANA - Back Like Cooked Crack 2: More Crack

Le plus jeune de l'équipe, celui qui a secondé Cam'Ron sur les tubes "Oh Boy" et "Hey Ma", n'a pas toujours confirmé sur album. Mais sur mixtape, oui ; notamment sur la série des Back Like Cooked Crack, conçue avec DJ Green Lantern, et dont la seconde édition a sans doute été la meilleure.

D'entrée, sur "Yup Yup", le rappeur de Dipset se plaint de ceux qui ont cherché à contrôler sa musique. Il leur dit d'aller se faire voir, affirmant qu'il n'en fera plus qu'à sa tête. La mixtape, en quelque sorte, est une illustration de ce propos.

Back Like Cooked Crack 2 ne s'encombre pas de joliesse. Que Juelz Santana s'exprime seul, ou avec Cam'Ron et Hell Rell, il ne nous offre que du rap insolent, jeté en vrac sur tous les tubes qui lui passent sous la main, le "Drop It Like It's Hot" de Snoop Dogg, le "Disco Inferno" de 50 Cent, le "You Don't Know Me" de T.I, et d'autres encore. Et à en croire le titre, l'imagerie et les interludes, tous à propos du crack, ou le manifeste d'art de vivre gangster "Damn It Feel Good", les considérations morales ne l'étouffent guère.

Juelz Santana exploite une musique tantôt classieuse, tantôt triomphatrice. Pas commode, il a le ton hargneux. Et il s'embarque dans des égo-trips étincelants, celui du titre phare "Mic Check" par exemple, ce "Bandana" rempli de guitare et de bruits de flingues, cet agressif "I'm Hot You Ain't" également volé à T.I, ce "Long Time Coming" serti de chants, ou ce "Uhh Ahh" cuirassé à l'aide de puissants cors de chasse.

De rares moments s'écartent de cela, comme ce "Straight Up Menace" rempli de violons soul (titre cliché sur le contexte social qui a changé le narrateur en la menace qu'il est devenu), cet "I Can Feel It" similaire, qui reprend la chanson presque homonyme de Beanie Siegel, et ces passages où le rappeur s'adonne à un humour salace, cruel et incorrect : "Drop A Couple Of Pounds", où il s'en prend aux filles trop grosses ; et "Slow Down", où il transforme le classique du même nom de Brand Nubian en une affreuse saillie sexiste.

Ailleurs, ça pulse, ça défouraille. Seuls quelques titres tournent à vide, tels les paresseux "Y'all Can't Touch This" et "Bad News", le bêtement pétaradant "Don't Want To Fuck", et ce "Fucker And Friends" où Usher fait irruption.

Juelz Santana livre avec Back Like Cooked Crack 2 la quintessence de la mixtape : un exutoire pour les rappeurs qui voudraient avoir les coudées franches, un exercice libératoire, résumé par ces quelques mots éructés vers le début :

Je ne suis pas un putain de chiot
Je fais ce que je veux, tant que mes fans aiment

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