Quality Control Music :: 2014 :: télécharger la mixtape
Evoluant dans les même eaux que Two-9, que Rome Fortune, avec qui il a sorti un YEP EP en tout début d'année, et que Migos, qu'il a côtoyés avant leur succès et dont il a rejoint le label, Quality Control, OG Maco ne dépareille pas chez ces gens, avec sa posture de cinglé décoloré, dévoré par les drogues. Ce qu'il propose, sur son OG Maco EP comme ailleurs, c'est un rap d'aliéné enragé et débordant d'énergie, ce sont des cris qui rythment le propos, ainsi que des slogans, comme ce fameux "OGG" (pour Originality Gains Greatness, selon une interprétation parmi d'autres), le nom de son label et de son collectif, déclamé à tous les détours.
Et souvent, ça fait son effet. C'est bien sûr le cas avec "U Guessed It", toujours implacable dans cette version enrichie par des vers de 2 Chainz. Quelques notes de piano et une rythmique squelettique suffisent à OG Maco, qui y exprime ses frustrations par des raps de fou dangereux enregistrés en prise directe, en pure improvisation, sous l'emprise de l'alcool. Ca impressionne ailleurs aussi, avec le très dépouillé "12 Bricks", qui suit la même approche réductionniste, et avec "Road Running" (renommé ici "Road Runner"), son premier tube local, avant que "U Guessed It" ne l'expose au-delà d'Atlanta avec ses millions de vues sur YouTube.
Mais OG Maco a d'autres arguments encore : par exemple, le violon de "Want More", un instrument dont le rappeur saurait jouer ; le furieux "FuckEmx3", dont l'intitulé donne un aperçu du contenu très fielleux ; ce morceau dédié à sa bande, "CRU", interprété à la mode Migos, comme le titre précité ; ce "2 Bars", avec ManManSavage, dont les steel drums sont les plus addictifs depuis longtemps, et où on observe un contraste parfait entre OG Maco l'excité et des raps qui sonnent comme du Gucci Mane sous prozac ; "Heat", où Zuse vient poser son phrasé ragga dancehall menaçant ; le déglingué "Undefeated", fait pour une bonne part d'onomatopées et des vocalises en français d'une sorte de castrat improbable.
Chaque fois, c'est un exercice différent, mais chaque fois, c'est interprété par le même rappeur possédé, même quand il s'adonne avec Johnny Cinco à exercice rédhibitoire pour beaucoup, celui du morceau douteux, chantant et scintillant entonné à l'auto-tune ("Lets Get It"). OG Maco semble donner à chaque fois dans la surenchère, il est forcé et excessif, mais ici, sur cette sortie notable, ou tout du moins sur une partie, il mérite la curiosité qui s'est portée sur sa personne.
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