Pas évident de situer T.J. Millis, alias Vert, sur la carte du rap. Formellement, la musique de ce membre fondateur d'un collectif nommé TDMG, s'inscrit dans le style trap en vigueur à Atlanta. La connexion avec cette ville est renforcée par le fait que sa mixtape précédente, The Prerequisite (2013), ait été parrainée par DJ Holiday. Certains, cependant, alors que sa relation avec cet Etat semble s'être limitée à sa participation, l'an passé, au SXSW Music Festival d'Austin, l'ont cru originaire du Texas. A tort. Car notre homme, en fait, habite à St Louis, Missouri.
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La connexion avec Atlanta existe, toutefois, et elle vient en partie de Metro Boomin'. En effet, avant de devenir un producteur en vue, ce dernier, originaire lui aussi de St Louis, avait été un ami d'enfance de Vert, et il avait produit la majeure partie de The Prerequisite. On le retrouve également sur cette autre mixtape, Lymon, parrainée par DJ Lil Keem, même si d'autres encore prêtent renfort au rappeur, comme Be-Bop et TM88 de la 808 Mafia, et Doughboy Beatz.
C'est donc sur la formule habituelle que s'appuie la mixtape, faite toute entière de sons synthétiques théâtraux et étincelants, de petites mélodies entêtantes, de phrases répétées en boucle comme des mantras, et de raps qui confinent parfois au chant. Quant aux paroles, si elles restent à portée de vue de la trinité filles, fric et drogue, c'est avant tout au premier terme de cette série qu'elles se consacrent.
Car si Vert aime les bitches et la fête, il ne cultive par outre-mesure une imagerie ghetto, il ne donne pas dans le rap de rue. Et pour cause, le jeune homme, qui poursuit par ailleurs des études de droit à l'Université du Missouri, vient plutôt du côté intello et éduqué du rap, ce qui se ressent dans ses textes, parfois plus intriqués que le tout-venant trap, et dans quelques acrobaties verbales.
Ce trap rap qui ne serait pas tout à fait de l'ignorant rap caractérise Lymon. Il est le même tout du long, à tel point que la mixtape en est monochrome, et que chaque titre, habité par la voix rauque de Vert, la plupart dépourvus d'invités, en paraît interchangeable. Il n'y a aucun morceau saillant sur cette sortie, aucun tube, si ce n'est "Why", peut-être. Et elle est à écouter comme ça, d'un bout à l'autre, comme un bloc. C'est consommé ainsi que ce Lymon s'apprécie le mieux.
PS : pour des raisons mystérieuses, les intitulés n'ont pas toujours été attribués aux bons morceaux sur la version téléchargeable de cette sortie
Excellente la chronique, on apprend des choses en plus de parler d'un gars confidentiel de l'année.
A force de l'écouter, je trouve qu'il y a des tracks qui se dégagent quand même mais dur de se rappeller des titres à cause de l'erreur de nomination ^^ Enfin rien que le début est terrible à part la 5 ptet.
J'aurais jamais fait l'effort d'aller chercher ces infos.
C'est pour cette raison que la traduction en anglais pourrait avoir un lectorat, les sites anglophones qui parlent en profondeur de ce genre de projet n'existe quasiment pas.
Mais c'est vrai que la ligne éditoriale du blog anglais est différente.