Sur ces pages, déjà, nous avons dit du bien de Cousin Fik, et plus particulièrement de Hacksaw Ben Thuggin', sa mixtape de 2011. Celle qu'il a proposée l'année d'avant, No Gravity, aurait cependant mérité les mêmes égards. Première sortie long format du rappeur de Vallejo, rendue disponible juste après que cet artiste Sick-Wid-It Records nous ait été révélé par sa participation à la première salve des Revenue Retrievin' d'E-40, elle regorgeait déjà de tout un tas de bonnes choses, dans le style post-hyphy caractéristique de la Baie de San Francisco.
No Gravity ne fait pas toujours dans la délicatesse. Comme sur la mixtape suivante, Cousin Fik y investit les thèmes rap éternels : le fric, généralement mal acquis ("How Can I Get Rich") et si convoité qu'on lui écrit des lettres d'amour (le très bon "In Love with my Money") ; la rue ("Back Against the Wall") ; les filles et le sexe (l'electro rap rythmé et efficace de "Look at her Butt", une sorte de suite au fameux "Baby Got Back" de Sir Mix-a-Lot, samplé ici) ; soi-même ("Watch What I Do") ; et ces mauvais à qui on promet la pâtée ("Don't Talk About Me", "My Own Opponent").
Dans le style caractéristique du cru, le tout est accompagné de gros sons électroniques qui tapent, plus ou moins dansants, à l'image du tourbillonnant "Sick Wid It Voodoo", d'un "Fo 15's" tout aussi virevoltant et, plus rêche, d'un "Kaboom" très syncopé. Et comme attendu, Cousin Fik invite les homies, en l'occurrence tous les habitués de la très familiale entreprise Sick-Wid-It, soient E-40 (le père), Droop-E (le fils), Turf Talk (le cousin) et B-Slimm (le neveu), auxquels s'ajoutent les voisins Stressmatic, Yukmouth, Clyde Carson, et Murs sur "My Own Opponent".
Oui, ce Murs là, qui se trouve être un supporter de Cousin Fik, aussi distincts soient leurs styles. Parce que Cousin Fik, évidemment, ce n'est pas du rap arty de backpacker. Avec ces sons pour les clubs et ces mélodies électroniques, on frôle même parfois le moche et le douteux, comme dans le cas de "Don't Talk About Me" et de son instru vibrionnante. On serait même à deux doigts de l'euro-dance. De l'euro-dance rénovée avec des mauvais garçons californiens dessus. Mais les mauvais garçons comme Cousin Fik, ça rend tout de suite la musique plus affriolante.
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