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WHODINI - Escape

Albums rap

WHODINI - Escape

Originaires de New-York, comme tous les premiers rappeurs, Whodini partageait beaucoup de choses avec l'autre grand groupe rap du moment, Run-D.M.C. : une proximité avec Russel Simmons, qui les manageait, et un producteur commun, Larry Smith, sans doute le premier beatmaker important de l'ère rap. Leur Escape a aussi été, comme Run-D.M.C., l'album, l'un des disques hip-hop les plus notables de l'année 1984. Les deux seront d'ailleurs les plus anciens cités plus tard par le magazine The Source, dans sa fameuse liste des 100 classiques du rap.

WHODINI - Escape

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Seulement, alors que le premier Run-D.M.C. annonçait la nouvelle école, le second opus de Whodini, sorti pourtant 6 mois plus tard, et malgré sa très probable influence sur la tendance la plus pop du hip-hop d'après, était la manifestation d'un style old school qui n'allait pas tarder à s'effacer. Pas de beats abrasifs ici, et surtout pas de guitare hard rock, mais au contraire une musique souple et funky qui ne coupait pas encore les liens avec la variété black, de l'égo-trip ludique et bon esprit sur le classique "Five Minutes of Funk", un "Escape (I Need a Break)" soutenu et doté de chœurs à la Chic, des refrains chantés sur "Friends" et de grandes virées dans un électro d'époque, avec vocoder en option sur "Freaks Come Out at Night" et sur "We Are Whodini", le mésestimé finale de l'album.

Pas de ton offensif non plus chez Jalil Hutchins et John "Ecstasy" Fletcher, même si, quatre ans avant Public Enemy, on les voyait déjà poser derrière des barreaux de fer. Les sujets sérieux ne manquaient pas, comme sur "Friends", où il était question des difficultés et des déceptions de l'amitié. Mais nos deux rappeurs célébraient aussi les joies de la nuit sur "Freaks Come Out at Night". Et même si le très minimaliste "Big Mouth" s'en prenait aux grandes gueules et à leurs méfaits, la diatribe était encore très bon enfant. De cette première ère du rap, ne manquaient finalement que les scratches du troisième membre du groupe, le DJ Drew Carter, malgré ce "Featuring Grand Master Dee" qui portait son autre nom, et qui était en fait une version instrumentale de "Five Minutes of Funk".

Whodini cartonnerait avec cet album, l'un des disques les plus vendus par le hip-hop des premiers temps. Mais l'avenir ne leur donnerait pas raison. Pris de court par l'évolution du hip-hop, ils manqueront plusieurs comebacks, avant de sombrer plus ou moins dans l'oubli. Mais si aujourd'hui, alors qu'il vient d'être réédité avec force bonus, Escape sonne désuet, s'il porte incontestablement la marque d'une époque révolue de longue date, il reste l'un des uniques disques old school sans temps mort, l'un des rares à se montrer toujours plaisant, de bout en bout.

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