Sandpeople Music :: 2007 :: acheter cet album
Avec ces 16 titres enregistrés par un collectif à géométrie variable comptant jusqu’à plus de 10 membres, sans compter l’intervention de The Grouch des Living Legends et de Sean Price du Boot Camp Clik (deux autres groupes à tiroirs…), on pouvait s’attendre à quelque chose d’assez inégal et éclectique. Et il y a de ça, tout n’est pas complètement indispensable sur ce disque. Cependant, les deux beatmakers, Sapient et Simple, se sont assez arrachés et coordonnés pour que le tout ressemble à un vrai album, pour que cela soit solide et consistant.
Honest Racket doit beaucoup au travail du duo. Il est varié et accrocheur à souhait. Sapient et Simple apprécient les beats héroïques ("Industrial Grade", "All In Your Head", "Air We Breathe"), ils forcent sur les cordes ("Real Estate"), ils jouent d’un piano entraînant ("Lose It"), mais ils apprécient aussi les ambiances gothiques ("Sandman") et les guitares mélancoliques ("I Don’t Care"). Ils déploient tout cela avec science et talent. Les seuls passages problématiques sont les instrus poussives de "Group Home" et de "Just a Name", le piano de "It’s True", les lalas de "Leave It Alone", ainsi que la boucle d’orgue facile de "Not Alright".
Côtés rappeurs, dans l’ensemble, ça assure aussi. Entré tardivement dans le groupe, iLLmacuLate, vainqueur du Scribble Jam 2004, lui apporte ce qu’il faut de hargne. Et les autres ne sont pas ridicules non plus. C’est bien sûr un esprit battle qui domine, avec ce rap qui ego-trippe, qui disse, qui représente, ce dès "The Count", et qui joue de thèmes imposés, comme celui du BTP sur "Real Estate". Mais il y a aussi des sujets plus personnels, galères de l’artiste amateur ("Lose It"), retour amer sur un amour perdu ("I Don’t Care"), confession ("Not Alright").
On philosophe aussi, sur la religion, ou sur la fuite du temps, sur l’oubli et sur la marche du monde, au cours de ces moments forts que sont "Any Given Sunday" et "Forget". On chante enfin, sur le conte final "Synthetique Princess", une histoire joliment naïve d’amour virtuel ou synthétique. On fait tout ça, car Honest Racket est un disque complet, varié, riche et qui sent bon l'intelligence et le talent.
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