Tous les chemins mènent à Rome, rappelait le titre du précédent album solo d'Unkle Ho. Des chemins, en effet, notre homme en emprunte un certain nombre sur ce disque, tout comme sur celui d'avant. Délaissant une nouvelle fois le rap engagé des Australiens de The Herd, dont il est un des beatmakers, il a concocté pour la seconde fois l'une de ces étonnantes mixtures mêlant allègrement fanfare de cirque, cordes gitanes, orchestre slave et jazz rétro, aux sonorités plus récentes du hip-hop et du dub. Qu'un Chinois de Sydney se construise ainsi toute une musique et toute une imagerie début de (XXème) siècle est déjà tout à fait étonnant. Mais le plus incroyable enocre, c'est que cela aboutisse à un vrai bon album, plus homogène et plus solide encore que celui d'avant, déjà très réussi.

UNKLE HO - Circus Maximus

Elefant Traks :: 2007 :: acheter cet album

Le contenu a de quoi désarçonner plus d'un fan de hip-hop. Pourtant, tout réussit à cet album étrange où dominent les sons désuets de la harpe ou de la clarinette, où des mélodies est-européennes s'acoquinent sans difficulté avec des guitares d'un western spaghetti ("Spaghetti Eastern"), où un violon triste et des cordes chinoises dialoguent sur le rythme chaloupé du reggae ("Bermuda Rectangle"). Tout ou presque fait mouche : la mélancolie de la langoureuse Jane Tyrell sur "Bally Broad", la douceur orientale de "Hiroshi Waltz", les réjouissantes odes pour big band transculturel de "Big Bad Rag", la voix de ténor bohémien de Mickelangelo sur "On My Way Home"... Si l'on en croit l'auteur lui-même, l'objectif d'un tel mélange est d'aboutir à la chanson ultime, à celle où chaque culture sera représentée et qui apportera la paix dans le monde, en nous liant tous par la danse et par l'entrain. Pour la paix dans le monde, on verra. Mais pour la danse et l'entrain, c'est bon. Unkle Ho a déjà gagné son pari avec son concept improbable.

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