On vous l’avait bien dit que c’était bien ! On n’avait pas menti ! Il faut dire qu’on l’avait déjà testé, le Josh Martinez, lors de cette soirée de janvier 2007 où il avait surpassé en impact les pourtant charismatiques 2Mex et Awol One. On savait que le Canadien était une bête de scène, un performer, un entertainer. Au point de sublimer en live ses titres les plus fades, de transformer des chansons ternes en tubes, une fois déclamées devant un public. Et le public, par chance, a répondu présent pour ce nouveau concert, organisé en plein air par Glaz’Art, malgré un ciel gris et un temps menaçant. Qu’ils l’aient connu ou pas avant ce soir, les gens ont réagi. Ils ont dansé, ils ont bougé (mais à l’échelle parisienne hein, raisonnablement) devant le quasi one-man-show du fou chantant du rap canadien.
Rien qu’avec sa dégaine, avec sa barbe, son chapeau, sa veste et sa chemise mauve à jabot, il était évident pour les néophytes qu'ils auraient affaire à un pitre. Les mêmes nouveaux-venus découvraient aussi que cet hurluberlu savait parler français. Il prendrait le temps d’échanger avec eux, d’aligner quelques anecdotes sur les pizzas gratuites de Reykjavik ou sur cette interview lue dans l’avion, et dans laquelle Jon Bon Jovi, brisant le mythe, confessait avoir un petit sexe.
Qu’il parle, qu’il rappe ou qu’il s'active à tout autre chose, Josh Martinez aime faire le mariolle. Il danse, il bouge, il joue au mime Marceau. Il imite l’accent québécois, il fait semblant de jouer de l’harmonica avec son nez, il se sert de son pied de micro comme d'une guitare, il s’accommode sans mal d’un olibrius enivré qui lui emprunte son micro pour rapper du Assassin (on a craint un temps que ça ne dégénère en concours de slam…). Il se lance même des défis, comme ce morceau entier interprété la jambe en l'air, un verre de Coca placé en équilibre sur la tête.
Epaulé par le DJ irlandais Flip, le Canadien sait aussi varier les plaisirs en matière de musique. Le prochain album est bien sûr à l’honneur, via une interprétation mimée de "Fight or Fuck". Mais les vieux tubes de l’excellent Good Life EP comme l’hédoniste "Another Day Another Dollar", ou le très beau "Splitville", meilleur titre de l’album du même nom sorti avec Awol One, font également partie du répertoire. Et en vrai homme de scène, le Canadien ne se contente pas de réciter mécaniquement les paroles. Non. Il les change, et il les adapte au contexte.
Aussi, après s’être assuré que ce public là n’était pas borné exclusivement rap, Josh Martinez se lance dans des titres rock, du très FM au très hardcore, dont cette version époumonée du viril "Eye of the Tiger", avec laquelle il avait ouvert son dernier concert parisien au Tryptique. Les mêmes causes ayant les mêmes effets, le public adhère encore une fois avec enthousiasme, la soirée est totalement réussie, d’autant plus qu’elle n’était dédiée cette fois qu’à lui, qu’à l'inénarrable Josh Martinez, le Canadien rigolo, l'entertainer numéro 1 du rap indé.
Eh bien, "Eye of the tiger" doit bien fonctionner en live : B.Dolan l'a également utilisée pour sa tournée européenne.
"l'entertainer numéro 1 du rap indé"
t'as un copyright là-dessus ?