Depuis 1997 : critiques, dossiers, sélections et autres papiers, dédiés au rap (et parfois à d'autres musiques)

BUCK 65 - Language Art

Albums rap

BUCK 65 - Language Arts

En 2002, le premier effet positif de l'arrivée de Buck 65 chez Warner fut une série de rééditions organisées par la major. Par cette initiative, les fans du Canadien purent mettre la main sur ses vieux projets avec un mastering, un packaging et une distribution dignes de ce nom. A cette époque, ceux qui avaient découverts Rich Terfry via Anticon et "The Centaur" avaient toutes les chances de connaître l'essentiel de sa discographie, mais il leur manquait peut-être Language Arts, l'une de ses toutes premières sorties, une simple cassette sortie vers 1996, illustrée par Thesis Sahib, rééditée une première fois en 2001, et qui révélait le Buck 65 original. C'était bel et bien le rappeur d'avant qui s'exprimait ici, celui de Vertex et des Sebutones, celui qui avait une voix aigre plutôt que rocailleuse, celui d'avant le virage pop folk, celui qui, loin de renier le hip-hop, le défendait contre les wacks MCs et parsemait ses morceaux de longs scratches, celui qui préférait des sonorités sobres et sombres aux conforts d'une instrumentation riche et variée.

BUCK 65 - Language Art

Four Ways To Rock / Metaforensic / Warner :: 1996 / 2001
buck65.com :: acheter ce disque

A cette époque, l'ordre du jour était à la défense d'un hip-hop intègre et originel, et Buck 65 se pliait à l'exercice. Mais d'une façon déjà très particulière. Par exemple, l'ego trip se pratiquait chez lui sur le mode de l'auto-dérision ("Eye Make-up Excuses") et il usait d'images bien peu communes pour conter ses exploits sexuels ("Pubic's Tube"). Uncle Climax laissait aussi du champ à ses beats lourds et austères, des beats qui ne sont déjà plus ceux de monsieur-tout-le-monde, même si nous n'étions pas encore au stade de l'expérimentation. Le Canadien s'engageait ici dans de longues séquences de scratches qui transformaient Language Arts en manifeste du turntablism, même si ici, l'ambiance était privilégiée à la technicité. Par la suite, tout cela serait peaufiné. Mais déjà l'essentiel de Vertex et de 50/50 Where It Counts se trouvait sur ce disque, au point que Buck 65 se déciderait plus tard à sous-titrer ses albums ultérieurs Language Arts 2, 3, 4..., comme une suite à ce disque, où déjà, dès les premiers mots, il affirmait ce qui allait devenir une évidence : "this is for us".

Ajouter un commentaire

Les champs suivis d'un * sont obligatoires

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant une syntaxe wiki simplifiée.

Ajouter un rétrolien

URL de rétrolien : https://www.fakeforreal.net/index.php/trackback/808

Haut de page