Sur cette grande toile d’araignée globale qu’est la scène rap indé, XNDL représente l’Allemagne. Par son action à la tête de l’Offbeat Network et par la cinquantaine de disques qu’il a sortis sur son label, Subersiv*Rec, le beatmaker a fait connaître en Europe des labels aussi différents qu’Anticon, Botanica del Jibaro, Plague Language et Clothes Horse Records. Ses connexions l’ont d'ailleurs conduit à produire des albums, comme ceux de Rushya et du quatuor multinational Gunporn. Bref, il est un activiste, un passeur, l’une de ces personnes vitales pour toute scène, sans lesquelles aucun artiste, même le meilleur, ne saurait trouver son public.
Subersiv*Rec :: 2007 :: acheter cet album
Mais ces personnes sont rarement les plus inspirées. Certes, Still There s’écoute sans déplaisir. Cette sortie instrumentale est celle d’un homme de goût. Cependant, à l’instar de l’album de Gunporn, tout cela a un côté un trop lisse, trop sûr de son coup, pas assez hanté. C’est le disque typique d’un fan de musique, pas celui d’un artiste. Seul l’haletant "Still There", choisi à bon escient pour rejoindre la compilation Calderas Of Mind l’an passé, se distingue et montre un peu de coffre, de même que l’assez proche "Fubar" et que "Cyberbilly". Mais le reste est un peu plat, et la présence de quelques rappeurs ne suffit pas à relever la sauce. S’il se passe un tout petit quelque chose quand s’entend la voix trafiquée du charismatique Demune sur "Broken Demons" ou celle de Time sur "Mudhoney", les sons de soso se font regretter sur la version couci-couça du "Days’n’Times" d’Epic.
Et puis quelle surprise que de voir une personne habituée à explorer les marges du rap produire des sons électroniques assez banals, vieillots même, avec tous ces cuts-up, ces glitches, ces nappes et ces breakbeats qui donnent l’impression d’avoir été entendus 100 fois. Bref, Still There est un album en demi-teinte. Alors, pourquoi donc en parler ? Parce qu’XNDL mérite bien quelques lignes. Et maintenant, alors que son label vient de mettre clé sous porte, plus que jamais.
Fil des commentaires
Adresse de rétrolien : https://www.fakeforreal.net/index.php/trackback/700