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THE 5 HEADED RETARD - This is Awful... I Love It!!!

Albums rap

THE 5 HEADED RETARD - This is Awful... I Love It!!!

Une plaisanterie, un gag, une farce, une franche pantalonnade que ce disque collectif sorti chez Low Pressure. Un long délire successivement insupportable et génial, sorti en commun par ces figures de l'underground hip-hop canadien que sont DJ Moves, mcenroe, Josh Martinez, Orakull et Governor Bolts. Et sans nul doute, une pièce de collection pour les fans hardcore de cette scène truculente.

THE 5 HEADED RETARD - This is Awful... I Love It!!!

Low Pressure :: 2001 :: acheter cet album

"This CD is not normal". Ou encore : "file under rap/comedy". Tels sont les avertissements qui apparaissent sur cet OVNI musical. Pour le reste, très peu d’indications derrière le gribouillis qui fait office de pochette, hormis ces paroles délirantes recopiées en tout petits caractères. La sortie sur Low Pressure indique que DJ Moves et sa bande sont dans le coup et le nom de mcenroe apparaît en toutes lettres. Mais les autres pseudonymes listés, tous plus fantaisistes les uns que les autres (Downslindrum, Head One, Two, Three, Four et Five, Stupid, Stinky, Ferret, Hobgoblin, Robocop Two) ne donnent pas d’indication précise sur qui sont précisément ces 5-Headed Retard et leurs compères les Moondogs. Il faut se plonger dans le disque pour découvrir : 1 – que le délire annoncé est bel et bien au rendez-vous ; 2 – que c’est toute l’écurie Low Pressure, plus quelques autres compères canadiens, qui se sont embarqués dans cette fière pantalonnade.

Petit à petit, outre mcenroe, se reconnaissent Josh Martinez et sa voix de trublion, Orakull le péquenaud stylé, ou encore Governor Bolts. Et tous ces gens se lâchent. Ils abordent des sujets aussi délirants qu’une promenade avec un chien à trois têtes ou que le régime alimentaire des hippopotames, multiplient les interludes débiles, entonnent des refrains sans queue ni tête façon "salle de bains, maintenant, aujourd’hui !" (en français, s’il vous plait), poussent à l'extrême les poncifs du rap, changent de sexe pour satisfaire des fantasmes d’ados libidineux ("The She-Tard"), se lancent dans une sorte de long posse cut sur des sons qui tournent passablement au grand n’importe quoi ("Mopery", "The She-Tard").

Fatalement, au bout du compte, un tel disque tient plus de la curiosité que de l’indispensable de la scène rap indé. Mais certains des titres produits par Downslindrum / DJ Moves sont réjouissants pour de bon, comme "Rap, Wrap, Rap" et son irrésistible gimmick sonore. Et comme le disque réunit plusieurs rappeurs phares de l'underground canadien, certains fans hardcore de cette scène, votre serviteur le premier, estimeront complètement nécessaire d’en faire une pièce de leur collection, et ils s'exclameront à leur tour : "c'est horrible... j'adore !!!".

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