Sur ce disque produit par El Keter (plus quelques sons d’Ognihs, de Dagger, de FANGFACE et du rappeur lui-même), l’Australo-Américain de Fort Wayne est fidèle à lui-même. Sankofa reste l’un des plus attachants seconds couteaux du rap indé. Bien sûr, cet album est trop long pour éviter quelques moments d’ennui. Certains des seize morceaux présents exhibent parfois des boucles mécaniques et sans âme, par exemple sur "Section 8", un vilain posse cut avec iCON the Mic King et tout plein de rappeurs aux noms improbables. Mais quand sa voix grave s’accompagne des beats idoines, comme sur ce "Taken" qui pourrait presque faire un tube avec son sample d’Archie Campbell, Sankofa continue de convaincre.
Obese America :: 2007 :: acheter cet album
Malgré des paroles parfois cryptiques, Sankofa n’a jamais vraiment appartenu à la frange expérimentale et crossover du rap indé. Ca se confirme plus que jamais sur The Tortoise Hustle, tant par ses beats d’inspiration majoritairement funk que par les thèmes abordés. Mais ce boom bap atemporel va bien au rappeur. Il peut s’en prendre d’entrée à l’industrie de la musique sur un tonitruant "The Bottom Line", égo-tripper sur "The Zoom-Zip", disserter sur ses godasses ("Speaking in Tongues") et sur les guerres de religion sur ("They All Die"), ou payer le tribut rituel à sa maman sur le beau "Hoping", c’est fait avec fraicheur, personnalité, inspiration, talent. Ca ne sent pas la recette, ni le moine copiste appliqué. C’est pour tout cela que Sankofa, même reclus au fin fond de son antre dans l’Indiana, a gagné le droit de rester éternellement à portée de vue de notre télescope.
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