Subtle, jusqu’à ce jour, ce n’était pas le plus captivant des projets de Dose One et de son vieux copain Jel. Leur rap psychédélique s’est montré souvent trop chargé, trop indigeste et trop chargé d’idées. Pas forcément aussi subtil que le laisserait entendre le nom du groupe, en somme. Ou alors trop subtil, tout au contraire. En tous cas jamais assez accrocheur, et jamais pleinement convaincant sur la longueur. A force, il y avait de quoi regretter le Dose et le Jel du premier Them, ceux qui n’avaient pas encore de groupe pour surcharger leur musique de tout un tas de détails superflus, ceux qui se moquaient déjà des genres et des frontières musicales, mais qui ne donnaient pas encore dans cette mélasse indécise, ceux qui savaient rester concis et canaliser leur créativité débordante, ceux qu’il était plus facile de juger. Dose One, au début, on l’aimait ou on le détestait. Mais maintenant, on ne sait plus, on ne pourrait plus le dire.
Pourtant, ce Subtle là a quelque chose de supérieur aux autres. Pas plus que les autres, For Hero: For Fool n’est à apprécier comme un tout, comme un ensemble de chansons qui auraient toutes un beat, une mélodie ou un refrain facile à retenir. Seule "The Mercury Craze" se rapproche de ce format, et c’est logique vu que c’est le single. Le reste est comme d’habitude un immense fatras indémêlable de raps hallucinés, de chants allumés et de chœurs de Beach Boys du XXIème siècle, de beats électroniques et de parties jouées, de plages contemplatives et de rythmes endiablés. C’est éclectique, foutoir et compliqué comme cLOUDDEAD, le projet qui a fait connaître autrefois Dose au-delà du petit cercle rap indé, mais en nettement plus rock.
Toutefois les accroches, les passages qui attirent l’oreille, se montrent sur ce disque plus nombreux que par le passé. Qu’il s’agisse des chœurs allumés accompagnés au saxophone qui terminent "Nomanisisland", de la belle introduction en rap et guitare de "Return of the Vein", ou encore du piano et du beatboxing qui surviennent au beau milieu de "The Ends", à titre de simples exemples, il y a de quoi se sustenter sur For Hero: For Fool, indubitablement. Même si on désespère de faire un jour le tour complet de cette musique dense, obtuse et compliquée.
Pas écouté le disque mais je ne desespère pas d'avoir la curiosité pour y jeter mes oreilles. Par contre, t'as trouvé pile les mots pour décrire Dose one en 2006 :
"Dose, au début, on l’aimait ou on le détestait. Maintenant, on ne sait plus, on ne pourrait plus le dire."
Trop d'accord avec ça...
C'est vrai que c'est très chargé, mais je dois dire que ce FH : FF m'a vraiment convaincu... davantage que le premier album en fait.
SysTooL
ma chro :
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