Depuis 1997 : critiques, dossiers, sélections et autres papiers, dédiés au rap (et parfois à d'autres musiques)

EMOTIONZ - Rent Money

Albums rap

EMOTIONZ - Rent Money

Du hip-hop underground canadien, nous connaissons à peu près tous les genres imaginables. Ces dernières années, le grand pays du nord nous a offert le classic rap sous forte influence new-yorkaise des artistes Peanuts & Corn ou des Swollen Members, le rap gothique des Sebutones et de Recyclone, le hip-hop instrumental sophistiqué de Sixtoo et des labels Endemik et Bully Records, le guitar rap archi dépouillé de la scène de Saskatoon, le live hip-hop de Toolshed, le joke rap de Jesse Dangerously, j’en passe et des meilleurs. Mais tout cela, c’est grosso modo la même filière. Ce sont ceux qui se sont fait connaître avec la vague indé de la fin des années 90. Tous ces gens mis à part, qu’en est-il du "vrai" rap, celui des branleurs et des battle MCs qui déchirent ? Eh bien il se porte pas mal non plus, à en juger par Fresh Coast.

EMOTIONZ - Rent Money

Dave Nelson, alias Emotionz, est un membre éminent de ce collectif de Vancouver qui comprend aussi Genetics (ses sœurs jumelles), Smoxz, Manik, Os12 et d’autres. Il a déjà roulé sa bosse, s’octroyant un joli palmarès de MC battles, manquant de rejoindre le label Dreamworks et côtoyant des personnes aussi diverses que DJ Quik et DJ Moves, ainsi que les gens de CVE. Ce Rent Money sorti début 2006 serait d'ailleurs son quatrième album, mine de rien, et il contient tout ce qu’il faut de musique tape-à-l’œil pour rappeur extraverti. Emotionz est là pour montrer qu’il n’est pas le premier venu, et il y parvient dès le début grâce à un "Heaterflows" efficace où il tient la dragée haute à un fin spécialiste du genre, NGA FSH.

Tout au long de l’album, seul ou avec l’un de ses multiples invités, le canadien exploite ses talents au micro, jusqu’à se lancer dans un exercice de beatboxing ("Freestyle Beatbox"), une autre de ses spécialités. Et il n’y a rien à redire, si ce n’est ce léger étranglement de voix aussi irritant que récurrent. Rent Money, toutefois, ne se résume pas à une démonstration de flow. Varié, il va de l’exercice battle au titre de club avec une grosse voix mâle qui déclame des “bounce” sur de l’électronique rentre-dedans ("Bounce"), au funk jazzy de "I don’t Know Man" et à des passages plus intimes comme "Crossroads", "La Familia", ou "Life" avec son synthé vaporeux. Variété, certes, ne rime pas toujours avec qualité, et tout ne fait pas mouche. Mais quelques réussites comme le "Heaterflows" déjà cité, comme "Rent Money" ou comme "Can You Fuck Witta Pro", avec son contraste entre instru laid-back et rap déclamé à toute allure, prouvent qu’il y a au sein de la Fresh Coast d’autres rappeurs canadiens à surveiller de près.

Ecouter cet album

PS : merci à Nidal de m’avoir fait découvrir cet album.

Ajouter un commentaire

Les champs suivis d'un * sont obligatoires

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant une syntaxe wiki simplifiée.

Ajouter un rétrolien

URL de rétrolien : https://www.fakeforreal.net/index.php/trackback/338

Haut de page