Illustrated est du même tonneau que Schemata, le très bon album qui nous avait fait découvrir Toolshed en 2002. Il est aussi de la même veine que le disque sans titre qu'ils ont sorti encore auparavant, en 2000. Et, sans doute, que leurs autres enregistrements, presque introuvables. Timbuktu (raps, prod), Choke et Psyborg (raps), B Swizzle (cuts), Danny Miles (percussions), Pat Giles (guitare) et Andrew McCormick (basse) ne cherchent pas à changer de style.
Le rap énergique qui les caractérise leur réussit. Ils sont à l'aise avec ce hip-hop fait de sons live et de lyrics foisonnants, avec cette musique où, pour schématiser, les Roots s'encanaillent auprès des Shapeshifters. Alors ils persévèrent.
Tiens justement, en parlant des Shapeshifters, Awol One est de passage sur ce disque. De même que Sleep d'Oldominion et que Thesis Sahib de Bending Mouth, lequel avait déjà collaboré avec eux, proximité géographique aidant. Mcenroe aussi est présent, ce bourreau de travail, qui mastérise le tout. Les protagonistes de Toolshed, cependant, ne sont jamais éclipsés par ces gloires ou demi-gloires du rap indé.
Comme sur Schemata, l'essentiel est assuré par les raps en rafale et par les innombrables instruments du groupe, tellement évolutifs et hostiles à la dictature de la boucle qu'on ne sait plus lesquels sont joués et lesquels sont samplés : orgues, pianos ("Earmuphs", "Mystery Shot"), basses ("Crawls Space") et contrebasses, guitares ("Breakthroughs"), flûtes ("Happiness"), trompettes (le chouette "Suntinesoom"), saxo ("What do you Think") se mélangent et se bousculent ici, avec le même bonheur que sur les disques précédents.
Pour Toolshed, ce quatrième album très probant est le nouvel épisode d'une carrière presque sans faute, une carrière de plus en plus fructueuse et excitante. Vivement que cette bande de Canadiens inventifs sorte de la confidentialité.
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