Subtil est le mélange entre pop et hip-hop opéré par Nobody sur Pacific Drift. En digne successeur de Soulmates, ce dernier disque est fait d'une suite de plages sans parole (majoritaires) et d'autres (moins nombreuses) où s'exprime tel ou tel invité. Mais cette fois, ce ne sont plus 2Mex, Abstract Rude et la Freestyle Fellowship qui sont de corvée. Le beatmaker est allé chercher de nouveaux collaborateurs au-delà du hip-hop West Coast Underground, son milieu naturel. Il a convié Ikey Owens (Mars Volta), Jimmy Tamborello (Dntel, The Postal Service), Dave Scher et Chris Gunst (Beachwood Sparks), Languis et Paul Larson (Athalia, Dntel).
Ce recrutement pop/rock indé ne s'est pas fait sans raison. Avec Pacific Drift, le producteur a voulu nous livrer sa lecture de la pop psychédélique des années soixante, reprises des Zombies, des Monkees, de Pearls Before Swine et du West Coast Pop Art Experimental Band à l'appui. Tout cela aurait pu aboutir à un mélange des genres abscons, à un téléscopage brutal. Mais comme c'est du Nobody, c'est très bien fait, avec naturel, autant sur les instrumentaux ("After The Summer Hits", "What Fall Brings") que sur les reprises chantées (celle, très chouette, de "This Will Be Our Year").