Les Infesticons, Majesticons et autres sont pour l’instant au placard. Délaissant quelques temps les collaborations, Mike Ladd a repris le fil de sa carrière solo le temps d’un album sorti cet été et taillé sous le même burin qu’Easy Listening 4 The Armageddon et que Welcome To The Afterfuture.
Comme ces indispensables prédécesseurs, Nostalgialator est un album varié, osé et éclaté. Y alternent raps remontés sur fond electro punk et longues plages alanguies. S'y succèdent envolées et divagations de poète / prophète. S'y côtoient guitares et machines sales ("Wild Out Day"), musique contemporaine (le début de "Nostalgialator") ou répétitive ("How Electricity Really Works") et même une croonerie country ("Sail Away Lady"). Et comme toujours, c’est bien.
Produit pour une bonne part par le précieux Scotty Hard, Nostalgiator peut se prévaloir de grandes réussites : une plage douce et chantonnante où Mike Ladd nous invite à quitter la Terre plutôt qu'à essayer de réparer le désordre laissé par nos dirigeants ("Off To Mars?") ; une tuerie addictive à souhait avec son riff comme sorti d’un vieux Kinks et son refrain vindicatif tout en gros cuivres ("Black Orientalist") ; et une merveille sirupeuse et funky où l’artiste chante d’une merveilleuse voix de fausset ("Housewives At Play").
Cela ne suffit certes pas à faire de Nostalgialator un nouveau Welcome To The Afterfuture. Mais chez les artistes majeurs, même les disques les moins accomplis valent un détour. Et Mike Ladd, soyons clairs, est l’un de ces artistes majeurs.
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