Le bon coup rap de ces derniers mois, c'est Danger Mouse qui l'a signé. Le producteur, auteur l'an dernier d'un album très moyen avec le rappeur Jemini chez Lex (Ghetto Pop Life) a trouvé la bonne idée, celle qui lui a permis de se faire une publicité monstre, d'être passé en revue dans la presse à grands tirages (de Rolling Stones au New York Times), de se faire taper dessus par EMI et de voir l'un de ses disques s'échanger à plus de cent mille exemplaires sur Internet.
L'astuce était la suivante : mélanger les paroles du Black Album de Jay-Z aux sons du White Album des Beatles pour aboutir à un troisième disque, le Grey Album, bien sûr.
Le tintamarre qui a suivi tout cela est, à vrai dire, assez justifié. Cet exercice de bastard pop s'avère au final tout à fait séduisant. Danger Mouse a fignolé son ouvrage. Les voix sont bien calées, les samples arrivent au bon moment et le résultat est parfois, dans ses meilleurs moments, d'une évidence et d'un naturel sidérants. Ceci dit, doit-on l'essentiel de ces réussites à l'instigateur du projet ? Non, évidemment.
Danger Mouse prouve son opportunisme et son professionnalisme, mais son apport ne va pas des années-lumières au-delà. Le disque rappelle surtout que Jay-Z est un redoutable rappeur, et que les sons des Beatles étaient très accrocheurs. Ce qui n'est pas, loin s'en faut, une bien grande découverte.
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