Le disque le plus récent d'Awol One multiplie les ressemblances avec le dernier album de son compère 2Mex. Comme lui, il est sorti sur le label Palladin Records. Comme lui, il ne porte pas vraiment de titre. Comme lui, il offre la prestation sans tache d'un rappeur d'exception sur des beats qui dans l'ensemble, sont loin d'être à la hauteur. Comme lui encore, il gagne en accessibilité ce qu'il perd en saveur.
Voici typiquement un album que snoberont les rappeurs exigeants (si toutefois cette espèce a existé un jour à plus de six ou sept exemplaires), mais qui pourra séduire, partiellement, ceux qui n'écoutent du hip-hop que les 36 du mois.
Self Titled n'est toujours pas le classique qu'Awol One mérite. Pire, cet album n'a pas son "Revolution", son "Carnage Asada" ou son "The Eye In Team" réglementaire. Il n'a aucun de ces titres grâce auxquels le déserteur numéro 1 nous entraîne parfois bien au-delà du tout-venant rap. Seul "Realeyes" s'en approche. Et excepté "Fatalove", petit bombe électronique en crescendo, Self Titled n'a pas non plus de tube à la "Sleeping All Day", "Rhythm" ou "Agony". Il se révèle aussi inégal que ses nombreux prédécesseurs, au mieux.
Mais pour compenser, il regorge de titres sympatoches qui font illusion quelques temps avec leurs beats bêtes et méchants, comme "Make" et la flûte de "Fears", comme "Time" ou "Take" et leur musique des îles, comme "Push", comme "Gagbuster", posse cut sur le vieux thème du "wack MC". Et si les producteurs peinent à magnifier l'impeccable rap de loser sensible et perspicace d'Awol One, au moins leur nombre impressionnant (Evidence, Omid, Kutmasta Kurt et Mike Nardone sont là, ainsi que les moins connus Transducer, DJ Hashim, LA Jae, Truly Odd et Peyote Cody) parvient-il à faire de Self-Titled un album assez coloré et varié.
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