Sorti sans autre titre que son propre pseudo, le dernier opus de notre rappeur mexicano-californien préféré est l'antithèse de son prédécesseur, en quelque sorte. Sorti quelques mois seulement après, 2Mex, l'album, se montre à peu près aussi facile d'accès que Sweat Lodge Infinite était dense et ardu.

2MEX - 2Mex

Cela débute de façon tonitruante avec des guitares rentre-dedans ("Alive-a-Cation") et ça se poursuit tout du long avec des beats nets et carrés, ouvragés cette fois par Life Rexall et Omid. Sur 2Mex, l'électronique est diablement efficace ("The Return Of Fernandomania"), les violons et les trompettes sont chatoyants ("Chillaxing") et le sample évident ("Dreaming Under Pressure"). Même les passages sobres et posés s'avèrent attendus ("Only As Good As Goodbye").

De fait, il faut aller au coeur de l'album pour découvrir ses titres les plus substantiels. On sait depuis longtemps que la guitare sied bien à 2Mex ; Life Rexall le prouve encore avec "Grandmother Moon" et surtout "Baby I Ain't Joking", un excellent duo avec Awol One portant sur les vicissitudes des relations amoureuses chez ces losers d'underground MCs.

A ces deux réussites s'ajoute le réjouissant "Treesun". Et bien sûr, même s'il a de quoi laisser pantois et s'il dénote sur cet album rondelet, difficile d'oublier le finale harassant, qui débute comme une version chamboulée et électronisée de "Falcon Gentle" et se termine par un posse cut en compagnie des compères Subtitle, Existereo, Life Rexall, Die et Akuma.

Cet album est le premier de 2Mex aussi facilement trouvable en France. Et ce n'est pas une mauvaise chose. Après tout, rien de tel qu'un rappeur d'exception sur des beats bien patate pour attirer le chaland rap et lui donner envie, un jour, qui sait, d'explorer plus avant la conséquente discographie de 2Mex, bien plus riche que ne le laisse supposer cet album de hip-hop honnête, mais globalement de seconde classe.

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