Normalement, cela ne se fait pas, cela n'est pas correct. Pourtant, à l'écouter, la tentation est grande de juger cet album à l'aune d'Abstrackt Keal Agram, le très recommandable duo de musique électronique que l'auteur forme avec Lionel Pierres.
Idwet/La Baleine :: 2003 :: acheter ce disque
The Deadly Master of Rappers from Hell est un premier disque, celui en solo de Tanguy Destable alias Tepr. Normalement, cela ne se fait pas, cela n'est pas correct. Pourtant, à l'écouter, la tentation est grande de juger cet album à l'aune d'Abstrackt Keal Agram, le très recommandable duo de musique électronique que l'auteur forme avec Lionel Pierres. Non pas que l'album soit une réplique des sorties du duo. Non pas que Destable ait refusé d'y montrer son propre visage et ses propres aspirations. Bien au contraire. Mais tout simplement que The Deadly Master of Rappers from Hell concilie au mieux les qualités respectives des deux albums sortis à ce jour par AKA : la constance et la consistance des sons du premier, l'esprit d'aventure du deuxième.
La coloration de cet album est en effet beaucoup plus unie, beaucoup moins tranchée que celle du très récent Cluster Ville. En dépit du titre, aucun rappeur n'est invité cette fois. Ce disque est même le moins hip hop de la galaxie AKA. Il est fait d'une petite poignée de sept compositions, plus portées sur les grésillements, les surprises et les évolutions que le premier album, mais tout aussi séduisantes, qu'elles donnent dans la langueur ("Nous n'y Sommes Pas"), dans des rythmes sautillants ("Xersate"), parfois dans les deux ("Krow Ta"), ou qu'elles renouent adroitement avec un goût maîtrisé et sans vulgarité du crescendo ("Tepr Empereur").
Oh alors bien sûr, on les connaît et on les voit déjà les mauvais coucheurs qui reprocheront à Tepr de ne jamais quitter les territoires balisés de la musique électronique. Qu'ils se souviennent juste que la personnalité, cette volonté d'aller au bout de ses envies, est sensiblement différente de l'originalité. Qu'elle est plus subtile, plus pérenne, moins facile aussi. Et qu'ils réalisent que Tepr et son premier album sont loin d'en manquer.
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