Attention au mélange des genres. Le jazz, ça se manie avec précaution. Toutefois, certains adeptes du mélange des genres ont fini par bien l'accommoder à leur sauce. L’exemple le plus évident est sans doute le Cinematic Orchestra, mais il faut aussi y ajouter Jaga Jazzist.
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Attention au mélange des genres. Le jazz, ça se manie avec précaution, ça ne se met pas forcément à toutes les sauces. Depuis les horreurs du jazz rock (oui, je sais monsieur le réhabilitionniste fou, il y a aussi de très bons disques en matière de jazz rock), on ne compte plus les abominables choucroutes musicales nées de cette bonne intention : marier les musiques "populaires", "de jeune", "branchées", au jazz. Il est même fort à parier que ce genre d’alliance soit la cause principale de la réputation de musique chiante dont le jazz ne s’est pas complètement défait. Sauf que, outre un certain hip hop à l’aise avec le genre (c’est normal, le petit-fils connaît quand même bien son grand-père), certains pans de la musique électronique ont fini par bien accommoder le jazz. L’exemple le plus évident est sans doute le Cinematic Orchestra. Il faut aussi y ajouter leurs compagnons de label de Jaga Jazzist.
Large collectif descendu de Norvège, Jaga Jazzist ont un atout dans leur manche : ils ont éprouvé leur formule sur scène. Ceux qui les ont vu aux dernières Transmusicales de Rennes, et notamment les rédacteurs que nous y avons envoyés, ont eu l’occasion de juger sur pièce. Tout cela se ressent sur disque. Dès le premier titre entraînant à souhait, sorte de jazz instrumental speedé à la jungle, l’auditeur est plongé dans une forêt d’instruments les plus variés (saxo, batterie, percussion, orgue, guitare, cuivres, machines), enchaînés et superposés à une vitesse vertigineuse.
Malgré des plages plus douces et moins folles, l’ensemble d’A Livingroom Hush se nourrit continûment de cet orchestre foisonnant. Bien sûr, ça ne fait pas forcément mouche à chaque fois, mais il y a sur cet album assez de compromis entre les ambiances live éprouvées par le groupe et toutes les possibilités offertes par des machines pour légitimer un détour par Jaga Jazzist. Ecoutez "Lithuania" par exemple, juste comme ça, et vous comprendrez aussitôt.
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