Huit petits titres, des prods souvent accessoires mais un rappeur en verve et prodigue en bons mots, le EP Bash It de LoDeck justifie tout à fait son statut de petite sensation hip hop underground de l'année 2001.
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N'escomptez aucune pose et aucune gravité de la part du rappeur new-yorkais LoDeck et de ses producteurs (Hipsta et Ese) sur Bash It, petite sensation hip hop souterraine de l'année 2001. La formule mise en oeuvre sur ce petit EP de huit titres se limite à une poignée des beats démonstratifs et à un rap comique porté sur la chose, avide de bons mots et déclamé d'une voix grave et rugueuse. Pour constater ce dont LoDeck est capable, passons rapidement sur le piano inquiétant et entêtant du premier titre du EP, le passable "Noah Arc's Reject". Jetons-nous plutôt d'emblée sur la deuxième plage, un "Today" où tout est parfait : un piano et une rythmique addictive, interrompus puis relancés avec maestria aux deux tiers du morceau ; et quelques réflexions éparses et bien vues, dont un aphorisme que les mauvais coucheurs que nous sommes pourraient facilement prendre pour slogan ("the best orgasm is when life begins ; the rest of the time we're just bored and grim").
La suite de Bash It n'égale pas ce morceau de maître, mais elle contient largement de quoi retenir l'attention, ne serait-ce qu'avec les bien bonnes que LoDeck sort régulièrement de son chapeau ("se faire baiser par un label qui s'appelle Virgin Records a quelque chose d'ironique", par exemple, en intro de "Rude"). Des titres comme "Vacuum Bags" ou le plus sérieux "Stethoscope Alley" (déjà entendu sur la compilation Euphony) sont d'autres réussites. Et si les invités Blockhead (le producteur d'Aesop Rock, sur "I Pollute"), Alaska (de la Atoms Fam) et Mac Lethal (compère de LoDeck au sein de Johnny23) n'apportent rien d'essentiel, ils ne viennent pas non plus gâcher la fête.
Pour qui prétend s'intéresser au genre, Bash It mérite sa petite réputation d'incontournable du rap saison 2001. Ce n'est pas que cet EP jovial et récréatif soit universellement indispensable, ce n'est pas qu'il soit irréprochable, ce n'est pas qu'il ressemble en quoi que ce soit à un pavé jeté dans la mare croupie du hip hop. Non, c'est tout juste qu'avec ses raps d'ours blagueur, LoDeck atteint à merveille le difficile compromis entre légèreté et consistance.
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