En meilleur disciple de Prince Paul, J-Zone a profité de deux EP fondateurs pour réhabiliter un rap accrocheur et imaginatif parcouru d'interludes et de saynettes, se mettant en scène aux côtés de son crew (les Old Maid Billionaires) sous les traits amoraux d'un dilettante libidineux et sarcastique qui ne s'interdit pas des élans de lâcheté et de misogynie.
J-Zone est issu de Larchmont, au nord de New-York, et d'un milieu principalement blanc et aisé. Grand fan de vieilleries funk et rare groove, il commence par être bassiste, avant de découvrir le hip hop dans la période bénie de la fin des 80's. Comme beaucoup d'adolescents Américains de l'époque, et alors même qu'il entre au lycée, il devient rapidement un fan éperdu de hip hop et se lance dans le deejaying, l'écriture de morceaux et l'enregistrement de démos.
Ses quelques travaux permettent à J-Zone d'entrer comme stagiaire dans le studio de Vance Wright, le DJ de Slick Rick, son premier mentor, grâce auquel il devient ingénieur du son. Un peu plus tard, le jeune homme rejoint une école de musique. L'obtention du diplôme passe alors par l'enregistrement d'un projet, et J-Zone convoque deux amis, les rappeurs Al-Shid et Huggy Bear, pour l'aider sur un EP dont il assure toute la partie instrumentale (deejaying, scratching, production, etc…) et une partie du emceeing. Finalement bon de bout en bout et presque aussi long qu'un album, ce premier petit chef d'œuvre devient Music for tu Madre et remporte en 1999 un premier succès d'estime sur le circuit underground.
Les caractéristiques mentionnées au début de cette biographie y sont déjà présentes et ne changeront plus jamais. C'est d'ailleurs une recette strictement identique qu'il applique sur son deuxième EP l'année d'après, l'aussi réussi A Bottle of Whup Ass. Entre-temps, J-Zone améliore sa force de frappe avec la création de son propre label, Old Maid Entertainment, sur lequel il signe ses comparses Al-Shid et Huggy Bear et avec lesquels il forme le collectif des Old Maid Billionaires.
La notoriété grandissante de J-Zone lui vaut de fricoter avec les labels Eastern Conference et Rawkus, sur lesquels il sort un maxi. Même chose avec le label anglais Stonegroove. Le rappeur est aussi invité à faire un tour sur les albums de Runaway et de Princess Superstar. Et il est pressenti pour produire une partie du futur LP solo de Cage.
Mais c'est finalement sur son label Old Maid et avec ses billionaires qu'il sort son troisième album, Pimps don't Pay Taxes (les macs ne paient pas d'impôts). Premier véritable album pour son auteur, cette dernière œuvre mêle quelques petites merveilles du passé à une majorité d'inédits aussi jouissifs que le reste. Il n'y a qu'à espérer qu'elle permette à J-Zone d'obtenir cette fois une reconnaissance à la hauteur de ses exploits.
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