Les artistes capables de produire plusieurs albums majeurs ne sont pas monnaie courante. Plus rares encore sont ceux qui renouvellent cet exploit sur la longueur de deux décennies, une éternité à l'échelle des musiques pop. Mais Nick Cave et ses Bad Seeds sont de ceux-là. Sorti en 1997, un an à peine après le succès d'un Murder Ballads pourtant décevant, The Boatman's Call en est l'ultime preuve.
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Les poncifs n'ont pas manqué à la sortie de ce disque singulier dans l'oeuvre pourtant riche et diverse de l'australien. Certains critiques particulièrement peu imaginatifs ont parlé d'un "album de la maturité", d'autres en ont fait le Blood on the Tracks de Nick Cave. C'est que The Boatman's Call, sorti alors que son auteur franchissait la quarantaine, parait assurément cet âge et porte les stigmates de deux liaisons amoureuses au dénouement malheureux, l'une avec la mère de son fils, l'autre avec PJ Harvey, évoquée dans "Black Hair".
Accompagné d'un seul piano, "Into my Arms", la première plage, donne d'emblée le ton d'un album austère et dépouillé. Aucun morceau ne départit un seul instant du style sobre de cette brillante introduction. S'y retrouvent pourtant tous les instruments qu'affectionnent Nick Cave et ses Bad Seeds : guitares évidemment ; piano et orgue ; voire, plus inhabituels, violons et accordéon. Mais discrètement, en filigrane, reliques d'un jazz, d'un folk ou d'un blues antiques, simples figurants dans une pièce plus que jamais dominée par la voix grave et touchante de Nick Cave.
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