Dès le début de leur carrière, The Auteurs furent assimilés avec hâte à la nouvelle vague pop britannique, alors emmenée par Suede. Pourtant, tandis que Brett Anderson et les siens piochaient sans vergogne dans le glam rock de Bowie pour imposer leurs hymnes et leur style androgynes, Luke Haines préférait une pop plus subtile et moins arrogante.
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Le premier album de son groupe, très justement intitulé New Wave, réhabilita en effet une vieille tradition pop anglaise, faite d’observations sociales ironiques ou mélancoliques relevées de mélodies irréprochables, tout droit issues des Kinks. De fait, seuls quelques relents de T-Rex et une guitare qui évoque par moment Mick Ronson (l’intro de "Idiot Brother") donnent à cet album quelques accents glam. Pour le reste, et dès "Showgirl", titre classieux à inscrire au firmament des meilleurs singles des 90’s, se succèdent une série de perles, toutes constantes dans la concision des mélodies et la justesse des propos, avec ce qu'il faut de variation pour ne jamais ennuyer : quelquefois, en effet, Luke Haines se permet d’être plus rock (le bien nommé "American Guitars", "Don’t Trust the Stars", "Early Years"), de s’accompagner de piano ("Bailed Out", "Home Again") ou d’un émouvant violoncelle ("Starstruck", "How could I be Wrong"). Finalement, à l’écoute d’un New Wave ouvragé avec délicatesse, on ne reprochera aux Auteurs que la voix quelconque de Luke Haines, et le fait qu’il n’ait jamais pu rééditer une telle réussite, malgré une carrière riche et agitée.
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