HI-C – The Hi-Life Hustle
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Crawford Wilkerson, alias Hi-C, est apparu au tout début des années 90, dans l’entourage de DJ Quik. Il sort alors un single remarqué, « I’m Not Your Puppet », suivi de l’album Skanless, en 1991. Un autre, Swing’n, suivra deux ans plus tard. Et puis plus rien, pendant toute une décennie. L’homme semble avoir disparu du circuit. En 2003, il réapparait pourtant, chez les Texans de Rap-A-Lot. Et c’est un retour ou presque à ses racines sudistes, le rappeur californien étant originaire de Louisiane.
Hi-Life Hustle n’en est pas moins un pur avatar du rap de Compton à la manière de DJ Quik, lequel, après Crawf Dog (l’autre pseudo de Hi-C), en produit une bonne part. A l’image du très bon « Say Woop » qui célèbre la Californie et les filles aux gros popotins avec un autre membre de la bande, Suga Free, c’est suave, gouleyant et rempli de refrains mémorables. Transparait à chaque instant l’écrasante influence du p-funk. Il y a sur cet album du DJ Quik dans sa plus belle expression, avec les handclaps, la ligne de basse et le vocoder qui vont bien, comme sur la longue conclusion de « Do It ».
Le thème, donc, c’est la grande vie qu’Hi-C prétend mener dans le club et ailleurs. C’est la drogue (« X Pills ») et, avant toute chose, ce sont le sexe et les filles. Ces sujets, Hi-C les traite à la façon d’une farce, comme le suggère la présence d’un maître de ce gangsta rap cocasse et rigolo, E-40, sur « Talk ». Pendant la saynète qui précède « Coochie Coochie », une actrice est prise de flatulence en pleine scène porno. « Stalker » est un autre interlude hilarant, où l’on entend une amante délaissée, tour à tour furieuse et éplorée, harceler le rappeur sur le répondeur de son téléphone. Et sur « Big Girls Need Love To », ce dernier s’égare dans des divagations sexuelles, s’imaginant avec des filles en surpoids.
Hi-C est drôle, il ne prend pas son numéro de macho gangster au sérieux. Sur l’un des meilleurs morceaux de l’album, ce « I Don’t Wanna Know » sublimé comme souvent par le chant de Nate Dogg, Il parle des filles sous un angle inhabituel, quand il dit préférer fermer les yeux sur les infidélités de sa compagne. Sur le dialogue avec une stripteaseuse que met en scène « Coochie Coochie », avec Diamonique, on comprend vite lequel tire vraiment profit de l’autre. Si le message de « So Good » et de « Hit Me Where It Hurt » n’a rien d’élégant (les filles, toutes des…), ce ne sont pas les hommes qui occupent le beau rôle dans les petites histoires qu’y conte Hi-C. Et sur « X Pills », côté drogues, l’ecstasy est plus source de mésaventures qu’autre chose.
Le gangsta rap de Compton n’est pas aussi unilatéral que certains le pensent encore, rappelle Hi-C sur cette sortie tardive, avec une légèreté et une autodérision qui conviennent aux sons fluides, subtils et organiques qui caractérisent DJ Quik et toute sa bande.