GUCCI MANE & WAKA FLOCKA FLAME – Ferrari Boyz
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Cependant, Gucci Mane et Waka Flocka ne font rien de ce qui est attendu. Ou plutôt si, ils le font. Si cette sortie récolte alors des critiques mitigées (en plus de celles des puristes habituels), c’est que les deux d’Atlanta n’y mettent pas les formes. Tout cela a beau sortir sur la major Warner, ça a été assemblé vite fait, en deux semaines. Les rappeurs ne présentent même pas Ferrari Boyz comme un album commercial, mais comme une « street release ». Et de fait, à peu de chose près, Gucci Mane et Waka Flocka prolongent l’esthétique du média dominant de leurs carrières respectives : la mixtape.
C’est la même routine que sur ces sorties sans filtre, celles de gaillards du crime qui cheminent dans le quartier à bord de leur ‘rari, qui débarquent dans le club comme en terrain conquis et qui philosophent sur la dure condition de dealer. Celle de fiers-à-bras à l’ignorance revendiquée, pour qui les filles sont, tout comme les drogues (cocaine et codéine en premier lieu), un produit de consommation courante. C’est du rap égotiste, insensé, délirant, mais qui malgré tout, sans le vouloir, dit quelque chose de son contexte, comme quand Waka Flocka compare les stripteaseuses à des zombis nourris d’argent et de sexe, sur « Feed Me ». Ou quand en contrepoint, sur « She Be Puttin’ On », les deux décrivent leur idéal féminin sous les traits d’une compagne indépendante.
Ferrari Boyz rappelle aussi dans quelle mesure ces deux hommes, issus pourtant d’un registre marqué par les stéréotypes, sont dissemblables. Gucci Mane déclame mine de rien un rap marrant et mélodique, pendant que Waka Flocka défonce les tympans de l’auditeur avec ses coups de boutoir verbaux, prenant au sens premier le terme de « banger ».
Et des bangers, il y en a quelques-uns, avec les sons qui aident, comme d’entrée, avec l’éclatant « Ferrari Boyz » produit par Drumma Boy. Ou plus tard avec le claironnant « In My Business », avec Rocko, quand les deux rappeurs s’essaient à une trap music motivationnelle à la mode de Jeezy. Peu de titres sont mauvais, et certains sont remarquables comme le « She Be Puttin’ On » susnommé.