RXK NEPHEW – Till I’m Dead 2
RXK Nephew est fidèle à lui-même, il donne tout ce qu’il a. Continuant sur sa lancée, il a délivré pas moins de onze albums en 2024. Et s’il faut faire le tri parmi tout ceux-là, autant commencer par celui qui se veut une suite à ce qu’il sorti de plus propre à ce jour, le très bon Till I’m Dead de l’année précédente. Il y a ici aussi, conçues avec l’appui de son acolyte Brainstorm, des choses très appréciables.
Neph s’abandonne encore à ces divagations qui fleurent bon l’improvisation. Il parle de tout, de n’importe quoi, et surtout des filles. Il nous présente sa copine trop bonne (« I Got My Bitch With Me »), il nous dit son amour pour son corps (« Body »), il commente son type de femmes sur « No Handouts » et il évoque, sur « My Money », les plaisirs sexuels que lui permet son argent.
Son alter ego horrifique Slitherman refait surface sur « High5 (Sacrifice U) ». Mais aussi, parfois (jamais trop longtemps), on entrevoit des sujets plus sérieux, comme son alcoolisme (et oui, c’était donc ça…) sur « Intro (Heartless & Relentless) », cet abandon par ses parents qui a broyé l’homme et formé le rappeur (« Lonely ») et cette fierté qui se veut sa revanche (« Proud Of Me »).
Quant à Brainstorm, comme le dit si bien son tag sonore, il fait le fou avec ses beats. Sur la trentaine de minutes que dure cet enregistrement, défilent tous les sons imaginables : sample soul classieux sur « Money Can’t Replace Time », trap music gothique sur « No Handouts » et « Outro (Don’t Blame Neph) », et puis surtout, tous ceux de la grande famille des musiques électroniques.
Ce sont des nappes langoureuses de type ambient que l’on retrouve sur « Intro (Heartless & Relentless) », « I Got My Bitch With Me », « Body » et « Make That Ass Shake ». C’est de la drum ‘n’ bass sur « Lonely » et « High5 (Sacrifice U) ». Et il y a cette house music en principe incongrue, mais habituelle chez Nephew, et qui convient aux logorrhées sans filtre des épiques « Proud Of Me » et « Walmart ».
Ce dernier est le plat de résistance de Till I’m Dead 2. Il est le morceau le plus long de l’album, un joyeux carambolage d’intonations diverses et et de diss hilarant contre le nouveau mec de son ex, contre Jay-Z, ou encore contre J. Cole, un rappeur qui en prend ici joyeusement pour son grade. Cet album, et « Walmart » au milieu, c’est du Neph par excellence. C’est tout le Neph que l’on aime.
